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#NousToutes. Sans peur, mais avec reproches



Ce samedi 20 novembre, à Paris et dans toute la France, mobilisation contre les violences que subissent les femmes. « Du côté des politiques publiques et des moyens financiers alloués à la lutte contre les violences, le compte n’y est pas », dénonce le collectif NousToutes. Une lutte qu’Amnesty International étend au Mexique, où les féminicides sont fréquents… et impunis. La « chanson sans peur » (Canción sin miedo) de Vivir Quintana est devenue virale dans toute l’Amérique latine, et au-delà.


« (…) Ils ont voulu semer la peur, des ailes nous ont poussé /

À chaque minute de chaque semaine /

Ils nous volent nos amies, ils tuent nos sœurs (…) /

Nous chantons sans peur, Nous demandons justice /

Nous hurlons au nom de toutes les femmes disparues (…) »

Vivir Quintana, Canción sin miedo.


(Photo en tête d’article : Des manifestantes participent à la marche du collectif NousToutes pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, Paris le 23 novembre 2019 / © Elko Hirsh - Hans Lucas /AFP)


Une vingtaine d’étudiant.e.s de la section sciences et technologies de la santé et du social du lycée Jeanne-d’Arc, à Remiremont, dans les Vosges, ont manifesté hier après-midi devant l’Hôtel de Ville contre les violences faites aux femmes (photo ci-contre Léa Didier / Vosges Matin). « C’est une démarche inédite à Remiremont », note le quotidien Vosges Matin. Revêtu.e.s de tee-shirts à la main violette, symbole d’un mouvement lycéen créé en septembre 2019, ces lycéen.ne.s accompagnées de leurs professeures, Sabine Cavalli et Sèverine Bernard, ont donné le coup d’envoi d’une série de mobilisations et manifestations dans toute la France, ce samedi 20 novembre (et jours suivants), à l’appel du collectif Nous Toutes, rejoint par une soixantaine d'associations, syndicats et partis politiques.


Le droit des femmes à vivre à l'abri des violences est «bafoué chaque jour dans une indifférence qui nous sidère», affirme l’appel à manifestation #NousToutes, en amont de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre. En France, quelque 220.000 femmes sont victimes de violences et 94.000 sont violées chaque année, relève #NousToutes. Et depuis le 1er janvier, 101 femmes ont été tuées par leur conjoint, selon le décompte du collectif "Féminicides par compagnon ou ex".

Le droit des femmes à "vivre à l'abri des violences" est "bafoué chaque jour dans une indifférence qui nous sidère", affirment encore les initiateurs de ces défilés, organisés en amont de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre.

Deux ans après le "Grenelle" contre les violences conjugales, « l'impunité doit cesser » et « l'éducation à l'égalité doit devenir une priorité ». « Nous assistons de la part du gouvernement à des campagnes de communication et à des grands discours. Du côté des politiques publiques et des moyens financiers alloués à la lutte contre les violences, le compte n’y est pas. Du tout. » Les organisations féministes estiment que l'Etat devrait consacrer un milliard d'euros par an à cette lutte, au lieu de 360 millions aujourd'hui. Ainsi, environ 40% des victimes ne se voient proposer aucune solution d'hébergement, et seules 12% obtiennent une place adaptée, avec un accompagnement juridique et psychologique, selon un rapport publié par la Fondation des femmes.


A Paris, la manifestation partira ce samedi à 14h de la place de la République. De Nice à Lille, de Bayonne à Strasbourg, de Quimper à Mulhouse, voir ICI la carte des rassemblements dans toute la France. Les manifestations seront également l'occasion de dénoncer l'inceste, les violences pédocriminelles (notamment dans l'Eglise catholique) ou subies par les enfants dans le cadre conjugal. Et en cette journée internationale du souvenir trans, le collectif #NousToutes portera également « la voix des personnes trans assassinées en raison de leur identité de genre. Ces meurtres sont invisibilisés. La prise en compte des violences transphobes par les forces de l’ordre, la justice, les administrations, ou les professionel·les de santé reste immensément insuffisante. »

Site internet du collectif Nous Toutes : https://www.noustoutes.org


La militante mexicaine Wendy Galarza. Photo Amnesty International


La lutte contre les violences faites aux femmes déborde évidemment les seules frontières hexagonales. Parmi les organisations qui appellent à manifester, on note la présence de l’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie, le Fonds pour les Femmes en Méditerranée, la Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, ou encore le Mouvement des Femmes Kurdes de France.

Amnesty International, de son côté, alerte sur la situation au Mexique : « Dans ce pays, les féminicides sont très récurrents. Face à ces crimes, les enquêtes peinent à avancer et cela s'explique en partie par l'inaction des autorités. » En moyenne, 10 femmes y sont assassinées chaque jour. « De janvier à septembre 2021, l’État a enregistré 2 866 meurtres de femmes et 192 746 délits présumés de violences conjugales », détaille Edith Olivares, directrice d’Amnesty Mexique : « En plus de ces chiffres, l’impunité continue de prévaloir dans le pays : 98 crimes sur 100 au Mexique restent impunis et les féminicides ne font pas exception. »

Edith Olivares est venue en France accompagnée d’une jeune féministe de 30 ans, Wendy Galarza, victime de violences policières alors qu’elle manifestait à Cancún… contre un féminicide. « La police a tiré à balles réelles contre les manifestants. Wendy a été touchée. Elle a reçu deux impacts de balles et des coups avec des objets divers (…). Dans cette manifestation, des personnes ont été détenues, frappées et certaines abusées sexuellement. (…) Plus d’un an après la manifestation, les auteurs présumés des violences n’ont pas été sanctionnés et aucune des victimes n’a obtenu réparation. »

Pour dénoncer les violences faites aux femmes, Amnesty a lancé au Mexique une campagne intitulée « Notre cri est un monument ». #NiUnaMás / #PasUneDePlus. Cette campagne reprend en partie les paroles d’une chanson de Vivir Quintana, Canción sin miedo (Chanson sans peur), qui avait été reprise en chœur reprise lors de la grève générale des femmes, le 9 mars 2020, sur le Zócalo, l’immense place du centre historique de Mexico. Sur la chaîne YouTube de Vivir Quintana, une très belle vidéo, en noir et blanc (ci-dessus), compte déjà plus de 12 millions de vues.

Canción sin miedo a été interprétée pour la première fois avec Mon Laferte et le Chœur du Palomar en 2020 lors du festival Tiempo de Mujeres à Mexico. A la fin de la chanson (voir vidéo), Mon Laferte demande au public, non pas d’observer une minute de silence, mais « le temps que nous voulons pour crier fort, car nous sommes restées trop longtemps silencieuses ».


Canción sin miedo est aujourd’hui devenu un cri de ralliement, une chanson virale à travers toute l’Amérique latine et au-delà : https://youtu.be/K5jDXE4sncU

A Toulouse, lors de la manifestation du 25 novembre 2020 à Toulouse contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre. https://youtu.be/Joyw7F94qs8

Manifestations au Mexique (mars 2020) https://youtu.be/ec-kuOQGmdI et https://youtu.be/4J7cumhrwLE

Vivir Quintana, version mariachi : https://youtu.be/dTzx6gV5LdQ

En Colombie (l’une de mes préférées) : https://youtu.be/dTzx6gV5LdQ

A Porto Rico (version afroricaine) : https://youtu.be/XpIHH_jShcI

Au Chili : magnifique version : https://youtu.be/J99bgK2DPGQ ; https://youtu.be/ehvpj0xFWpU ; "Huñuy Imilla" en langue Aimara https://youtu.be/abcLzwjx0PU et… par une équipe de foot féminine ! https://youtu.be/_hkhkaUO9tA

En français, interprété par Chloé Lasne : https://youtu.be/OcvFWhCIhTQ


Paroles de Canción sin miedo (en espagnol, puis traduction en français)


Que tiemble el Estado, los cielos, las calles Que tiemblen los jueces y los judiciales Hoy a las mujeres nos quitan la calma Nos sembraron miedo, nos crecieron alas

A cada minuto, de cada semana Nos roban amigas, nos matan hermanas Destrozan sus cuerpos, los desaparecen No olvide sus nombres, por favor, señor presidente

Por todas las compas marchando en Reforma Por todas las morras peleando en Sonora Por las comandantas luchando por Chiapas Por todas las madres buscando en Tijuana

Cantamos sin miedo, pedimos justicia Gritamos por cada desaparecida Que resuene fuerte "¡nos queremos vivas!" Que caiga con fuerza el feminicida

Yo todo lo incendio, yo todo lo rompo Si un día algún fulano te apaga los ojos Ya nada me calla, ya todo me sobra Si tocan a una, respondemos todas

Soy Claudia, soy Esther y soy Teresa Soy Ingrid, soy Fabiola y soy Valeria Soy la niña que subiste por la fuerza Soy la madre que ahora llora por sus muertas Y soy esta que te hará pagar las cuentas

¡Justicia, justicia, justicia!

Por todas las compas marchando en Reforma Por todas las morras peleando en Sonora Por las comandantas luchando por Chiapas Por todas las madres buscando en Tijuana

Cantamos sin miedo, pedimos justicia Gritamos por cada desaparecida Que resuene fuerte "¡nos queremos vivas!" Que caiga con fuerza el feminicida

Que caiga con fuerza el feminicida

Y retiemblen sus centros la tierra Al sororo rugir del amor Y retiemblen sus centros la tierra Al sororo rugir del amor


L’État, le ciel, les rues peuvent trembler Les juges et les jurés peuvent trembler Aujourd’hui, ils nous font perdre notre calme Ils ont voulu semer la peur, des ailes nous ont poussé

À chaque minute de chaque semaine Ils nous volent nos amies, ils tuent nos sœurs Ils mutilent leurs corps, ils les font disparaître N’oubliez pas leurs noms, s’il vous plaît, Monsieur le Président !

Pour toutes les femmes qui manifestent sur Paseo de la Reforma Pour toutes les nanas qui se battent à Sonora Pour les camarades qui se battent dans le Chiapas Pour toutes les mères qui cherchent encore à Tijuana

Nous chantons sans peur, Nous demandons justice Nous hurlons au nom de toutes les femmes disparues Entendez-nous : Nous voulons rester vivantes ! Élevons-nous avec force contre le féminicide

Je brûlerai tout, je casserai tout Si un jour un mec faisait disparaître la vie dans tes yeux Plus rien ne m’empêche de parler, c’en est assez S’ils en touchent une, nous répondons toutes

Je suis Claudia, Esther et Teresa Je suis Ingrid, Fabiola et Valeria Je suis la fille que tu as emmenée de force Je suis la mère qui pleure ses filles Et je suis celle qui te le fera payer (Justice ! Justice ! Justice !)

Pour toutes les femmes qui manifestent sur Paseo de la Reforma Pour toutes les nanas qui se battent à Sonora Pour les camarades qui se battent dans le Chiapas Pour toutes les mères qui cherchent encore à Tijuana

Nous chantons sans peur, Nous demandons justice Nous hurlons au nom de toutes les femmes disparues Entendez-nous : Nous voulons rester vivantes ! Élevons-nous avec force contre le féminicide Élevons-nous avec force contre le féminicide

Et que tremblent les entrailles de la Terre Devant le rugissement de l’amour Et que tremblent les entrailles de la Terre Devant la sororité rugissante de l’amour … »

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