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La COP26, vue depuis Antigua-et-Barbuda




Ce 1er novembre 2021, Antigua-et-Barbuda, micro-État des Caraïbes, célèbre ses 40 ans d’indépendance. Si le cœur est à la fête, il est aussi à l’inquiétude. A Glasgow, son Premier ministre, Gaston Browne, compte houspiller les états riches et les exhorter à tenir leurs engagements.


« Résilience, réflexion et récupération ». En trois mots, voilà la devise d’Antigua-et-Barbuda pour célébrer le 40ème anniversaire de son indépendance, acquise le 1er novembre 1981.

Ce micro-État dans les Caraïbes, à une cinquantaine de kilomètres de la Guadeloupe, compte moins de 100.000 habitants, essentiellement regroupés sur l’île d’Antigua. La plupart sont des descendants d'esclaves africains. A Antigua-et-Barbuda, l’esclavage fut aboli en 1834. Particularité : contrairement aux autres colonies britanniques qui choisirent une abolition suivie d'une période d'apprentissage, période pendant laquelle les esclaves restaient au service de leurs anciens maîtres (jusqu'en 1838), les colons d'Antigua choisirent l'abolition immédiate sans apprentissage.

Depuis l’indépendance, voici 40 ans, la démocratie prévaut à Antigua-et-Barbada, avec une Chambre des représentants et un Sénat, chacun composé de 17 membres. Le gouvernent est sous l’autorité du Premier ministre Gaston Browne, élu en juin 2014 sous la bannière du Parti travailliste.

Celui-ci a fait le voyage de Glasgow pour la COP26, accompagné du ministre de la santé, du bien-être et de l'environnement, Molwyn Joseph, et de la directrice du ministère de l'environnement, Diann Black-Layne. Antigua-et-Barbuda est en première ligne des conséquences du dérèglement climatique. En septembre 2017, l’ouragan Irma avait balayé l’île de Barbuda, détruisant 95% des infrastructures et moyens de communication.


Sur l’île de Barbuda, après l’ouragan Irma, en 2017. Photo Shannon Stapleton / Reuters.


Gaston Browne, Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda.


A Glasgow, Gaston Browne compte houspiller les pays riches, qui n’ont pas tenu leurs engagements de l’Accord de Paris dans l’aide à apporter aux nations les plus vulnérables. « Parce qu'ils sont à l'origine de ce problème - le réchauffement de la planète et les menaces climatiques qui en découlent -, les pays riches ont l'obligation d'aider les petits États aux ressources limitées, en leur fournissant des fonds pour renforcer leurs capacités d'adaptation et d'atténuation des effets du changement climatique », déclare Gaston Browne a The Observer, journal d’Antigua. « En l'état actuel des choses, chaque fois qu'il y a des dommages causés par ces ouragans et autres événements climatiques, nous dépendons de l’aide des pays développés. Mais nous disons que ce sont eux qui ont créé le problème et qu'il existe un principe juridique selon lequel, lorsqu'il y a un préjudice, la personne qui le provoque doit fournir un certain niveau de restitution. Nous sommes sur le point de mettre en place une commission des petits États insulaires pour traiter cette question des pertes et des dommages et poursuivre les recours juridiques. »

Le graphique ci-dessous montre le niveau d’engagement des pays riches dans l’aide aux pays les moins développés. Où l’on voit que les États-Unis, l’Australie, le Canada, l’Italie et la Grande-Bretagne sont encore loin du compte. Seule la Norvège se révèle vertueuse : ses dons ont même dépassé l’objectif. A première vue, c’est aussi le cas du Japon et de la France, sauf que la majorité des aides versées sont… des prêts (source : nature.com)


A Glasgow, Antigua-et-Barbuda est également représenté par Aubrey Webson, son ambassadeur permanent auprès des Nations unies, qui préside en outre l'Alliance des petits États insulaires (Alliance of Small Island States, AOSIS). Comme le disent Carola Kloeck et Michael Fink dans Dealing with climate change on small islands: Towards effective and sustainable adaptation (en accès libre ici), «les petits États insulaires contribuent à peine aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (à peine 1% entre 1960 et 2014) mais ils subissent leurs effets de manière disproportionnée. » Pour Diann Black-Layne, directrice du ministère de l'environnement à Antigua-et-Barbuda, «si nous limitons le réchauffement à 1,5 °C, nous risquons toujours une augmentation du niveau de la mer d’un demi-mètre. Mais si nous empêchons le réchauffement d’atteindre 2 °C, nous pouvons éviter une élévation du niveau de la mer de trois mètres à long terme. C’est notre avenir même qui est en jeu.»


En 2081, Antigua-et-Barbuda pourra-t-elle fêter le 100ème anniversaire de son indépendance ?

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