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Ingrid Betancourt : une fiction française


COLOMBIE Pendant que la compagne du candidat de gauche Gustavo Petro (Colombie humaine) enflamme les réseaux sociaux en dansant un fandango dans une fête populaire, les médias français n'ont d'yeux que pour Ingrid Betancourt, ex-otage de la guérilla mais qui n'a aucune base sérieuse en Colombie. Et parfois, cela frise carrément la désinformation.


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Selon France Info, « En Colombie, l'entrée en campagne d'Ingrid Betancourt bouscule l'échiquier politique ». N’importe quel Colombien.ne de base ou de sommet vous le dira : la petite chérie des médias français n’a aucune base sérieuse en Colombie, et aucune chance pour la prochaine présidentielle. Donc, son « entrée en campagne » ne « bouscule » rien du tout. Mais il se trouve des journalistes aux ordres du pouvoir macroniste pour complaisamment diffuser cette aimable fonction. Cela dispense par exemple de parler des leaders sociaux, écologiques et indigènes assassinés en nombre grâce à la coopération politique et militaire de la France.


« Macroniste » ? J’exagère à peine. Voilà en effet ce que dit M. Jean-Marc Four, directeur de l'information internationale de Radio France. « Sortir du duel droite-gauche » : il est clair qu’en parlant de la future élection colombienne, il parle subliminalement de l’élection française : « La candidate veut donc proposer une alternative au duel droite-gauche. Bien sûr, l’opposition droite-gauche demeure structurante en Colombie. C’est un héritage du conflit contre les FARC qui a duré 50 ans. Et aujourd’hui le candidat de gauche, ancien maire de Bogota, Gustavo Petro fait la course en tête. S’il l’emporte, il ferait d’ailleurs vraiment basculer l’Amérique du Sud après les récents succès des partis de gauche au Chili, au Pérou, en Argentine. Mais les enquêtes d’opinion montrent que ce duel ne satisfait pas les électeurs qui sont nombreux à se définir comme centristes. C’est donc le pari d’Ingrid Betancourt : faire voler en éclat tout l’échiquier politique et devenir par la même occasion, la première femme à accéder à la présidence en Colombie. »


Au passage, je vais me permettre de donner à M. Jean-Marc Four une petite leçon de journalisme élémentaire. Dans son billet, il évoque « des enquêtes d’opinion ». Lesquelles ? Cette affirmation renvoie à… un article (discutable) de The Economist. Pour vraie info, M. Jean-Marc Four, le dernier sondage d’Invamer (le meilleur institut de sondage en Colombie) donne 34% d’intentions de vote au premier tour pour le candidat de gauche Gustavo Petro (Colombie Humaine). Faussement présenté comme « centriste », le candidat de l’extrême droite uribiste, Sergio Fajardo, recueille pour l’heure 32% des intentions de vote. D’autres candidats sont mentionnés dans ce sondage, pas Ingrid Betancourt. C’est dire si sa popularité, en Colombie, est importante !


Alors, M. Jean-Marc Four, présentement Directeur de l'information internationale de Radio France, maladresse ou malhonnêteté ?


Pendant qu'il plait à la presse hexagonale de s'enticher de Madame Ingrid Bétancourt, candidate du colonialisme français; en Colombie, les réseaux sociaux s'enflamment pour Vernica Alcocer (photo ci-dessus), compagne du candidat de Gauche Gustavo Petro (Colombie humaine). Habituellement discrète, elle vient de poster une vidéo filmée lors d'un festival à Sincelejo, sa ville natale, dans laquelle elle danse le fandango avec une dextérité presque athlétique, vêtue d'un costume vert et d'une plume verte sur la tête, au centre d'un cercle de musiciens et de spectateurs qui l'acclament.


Jean-Marc Adolphe

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