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Flamenco : la flûte de Pardo


Dans Trance, second volet d’une trilogie sur l’art flamenco, Emilio Belmonte nous fait partager le quotidien et une part d’intimité de Jorge Pardo, immense flûtiste qui sut séduire Paco de Lucía.


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CULTURES VIVES Le festival flamenco de Nîmes, qui vient d’avoir lieu, et la salle du Sémaphore ont montré en avant-première Trance, documentaire d’Emilio Belmonte consacré au flûtiste et saxophoniste Jorge Pardo dont la sortie en salles est prévue pour cet été.Trance est le deuxième volet d’une trilogie sur l’art andalou, après Impulso, magnifique portrait de la bailaora Rocío Molina au travail, et avant le docufiction à venir sur le cante.


Le réalisateur, Emilio Belmonte. Photo Sandy Korzekwa


Nous y faisons connaissance avec le musicien sexagénaire Jorge Pardo, qui a tout du hippy sexagénaire ou du routard avec ses cheveux longs groupés en catogan, son jean délavé, ses bagues et ses colliers rapportés de voyages lointains. En gros plan, dès l’entame, on le trouve à l’œuvre, soufflant sur son instrument de prédilection, la flûte traversière, celui-là même qui sut séduire le guitariste de légende Paco de Lucía qui l’engagea dans son sextet et, par la suite, les amateurs de flamenco, de flamenco-jazz, contemporain ou « fusion ». Comme il l’avait fait avec Rocío Molina, Belmonte nous fait partager le quotidien et une part d’intimité de l’artiste. Pardo parcourt les routes, fait halte au port d’attache qu’est son modeste « chalé » (pavillon) familial à Mojácar, où il n’est que rarement, discute avec un fils qui lui fait grief de ses absences (en se rafraîchissant dans sa petite piscine), se confie à sa compagne, une jeune artiste qui se sent aussi quelque peu délaissée, partage quelques verres avec ses amis musiciens, est introduit par Caracafé à la légendaire cité des 3000 de Séville où il est accueilli en héros par les gitans.


Il tire avec son imprésario des plans sur la comète. Parmi ceux-ci, un projet sort du chapeau, qui prend le nom de Trance (comme celle de Goa en Inde), qui devient obsessif et sert de prétexte ou leitmotiv au film. Il s’agit de réunir la crème des musiciens rencontrés lors des tournées à travers le monde pour donner un grand concert lors de l’édition 2019 du festival Suma Flamenca qui a lieu au théâtre du Canal, à Madrid. Du portrait de Pardo, le réalisateur passe alors aux préparatifs de l’événement, dans une logique scénaristique propre au musical, faite d’embûches, d’empêchements, de désistements devant être nécessairement couronnée de succès. Cette quête est l’occasion de découvrir une brochette d’artistes, instrumentistes et danseurs, de haut niveau, parmi lesquels : le claviériste de jazz fusion Chick Corea (disparu depuis, début 2021) , le violoniste virtuose indien Ambi Subramaniam, le pianiste Caramelito, le contrebassiste Javier Colina, les guitaristes Niño Josele, Pepe Habichuela et Diego Carrasco, les formidables cantaores Tomás de Perrate, Fernando de La Morena et Rycardo Moreno, le fougueux bailaor Farruquito, la danseuse Ana Morales, le batteur d’exception Mark Guiliana, le harpiste de génie Edmar Castañeda… Excusez du peu !


Nicolas Villodre

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